L’auto-entreprenariat est la nouvelle tendance ! Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2020, « la France a enregistré 22 400 créations d’entreprises sous le régime du micro-entrepreneur. ». L’INSEE a recensé 1 050 500 nouvelles entreprises créées en 2021. Plus de 600 000 d’entre elles relèvent du régime de la micro-entreprise. En 2022, environ six créateurs d’entreprise sur dix étaient des auto-entrepreneurs. Plus récemment encore, il est ressorti qu’un jeune sur deux envisage de se mettre à son propre compte.
Devenir auto-entrepreneur et créer sa propre entreprise semble être le graal. En tout cas, en apparence. Mais qu’en est-il réellement ?
Une mise en contexte
Bien que la tendance de l’auto-entreprenariat existe depuis 2018-2019, celle-ci a connu un franc succès suite à la pandémie de la Covid-19. La crise sanitaire a métamorphosé notre représentation du travail et a réveillé cette envie de donner du sens à sa vie professionnelle.
Une étude de l’Anact, en date de 2022, montre que « 4 travailleurs actifs sur 10 projettent de démissionner pour retrouver du sens dans leur profession. »
Pourquoi l’auto-entreprenariat séduit-il autant ?
Il est légitime de se questionner sur les raisons pour lesquelles on désire se tourner vers l’auto-entreprenariat.
La conjoncture socio-politique : la question de la protection sociale
De par la succession de crises géopolitiques, sanitaires et écologiques et à l’heure de la réforme des retraites, la question de la « protection sociale » est au centre des préoccupations. En effet, « plus de la moitié des auto-entrepreneurs interrogés (44 %) se disent touchés par la crise actuelle (baisse du nombre de clients, hausse des charges, etc.). »
Ces situations ont su nous montrer que nul n’est à l’abri de perdre son emploi et qu’il existe des risques indéniables. Ainsi, devenir auto-entrepreneur semble être le gage d’une indépendance assise et d’une émancipation assumée. La majorité des auto-entrepreneurs ont déclaré avoir besoin d’indépendance et vouloir vivre de leur passion.
L’auto-entreprenariat, oui ou non ?
L’auto-entreprenariat s’inscrit dans une recherche de sens à donner à sa vie professionnelle et plus globalement dans ce contexte de la Grande démission, apparue aux États-Unis en 2020. En France, elle ne cesse de prendre de l’ampleur puisque beaucoup de salariés quittent leur emploi.
Ce phénomène peut se comprendre du fait de multiples avantages. Cependant, il ne faut pas non plus nier la réalité et les obstacles qu’un auto-entrepreneur peut être amené à rencontrer.
Les avantages de l’auto-entreprenariat
L’auto-entreprenariat semble être l’allégorie même de la liberté — la fameuse, tant convoitée ! En effet, l’auto-entreprenariat simplifie la vie des auto-entrepreneurs par des démarches administratives simplifiées, contrairement à des autres formes juridiques comme l’EURL ou la SASU.
L’administratif
Tout le processus de création, modification et radiation d’une auto-entreprise sont gratuites et se réalisent en ligne via le portail dédié « autoentrepreneur.urssaf.fr ». À la différence d’une SASU par exemple, il n’est pas nécessaire de « créer des statuts d’entreprise ni de prévoir un capital. »
Les seules pièces requises sont :
- Une copie de la pièce d’identité de la ou le futur-e auto-entrepreneur-e,
- Un justificatif de domicile.
- Une attestation sur l’honneur de non-condamnation judiciaire.
- Une attestation de capacités professionnelles ou des diplômes pour certaines activités.
Le numéro SIRET sera attribué après une à quatre semaines suivant le dépôt du dossier des pièces justificatives. Il sera donc possible de débuter son activité.
La comptabilité
Ensuite, la comptabilité est allégée en ce sens qu’elle n’a pas à être exhaustive. Il n’est pas obligatoire de produire de bilan des comptes ni de le déposer auprès du Greffe du tribunal de commerce à chaque clôture d’exercice.
Les seules obligations comptables sont :
- La tenue d’un livre des recettes et d’un registre des achats réalisés pour le compte de l’entreprise.
- L’émission de factures, qui doivent être aux normes et conservées pendant une durée minimum de 10 ans.
Grâce à l’exonération de TVA dont profite l’auto-entrepreneur, la gestion de la trésorerie devient plus aisée et la facturation est « en moyenne 20% moins chère qu’une entreprise concurrente soumise à la TVA. » Mais attention ! Cet avantage ne concerne que les « micro-entreprises qui réalisent un chiffre d’affaires égal ou inférieur à 85 800 € pour les activités de vente et à 34 400 € pour les activités de prestation de services relevant de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ou non commerciaux (BNC). »
De plus, l’auto-entreprise permet de bénéficier d’une méthode de calcul et de déclaration des cotisations sociales plus facile. La déclaration du chiffre d’affaires se fait en ligne via la plateforme dédiée de l’URSSAF.
Il est également possible de bénéficier d’une exonération partielle des charges sociales. L’ACRE est une aide fiscale accordée aux entrepreneurs âgés de moins de 26 ans et ceux inscrits chez Pôle emploi. La demande se fait auprès de l’URSSAF dans les 45 jours suivant la création de l’auto-entreprise via le formulaire en ligne.
Enfin, l’auto-entrepreneur est en mesure de cumuler plusieurs activités et plusieurs statuts ! N’est-ce pas attrayant ?
Les inconvénients de l’auto-entreprenariat
Au-delà des avantages dont profitent les auto-entrepreneurs, il existe néanmoins des points moins réjouissants. D’ailleurs, le président de la Fédération nationale des auto-entrepreneurs (FNAE) prévient que « ces activités vont avoir évidemment du mal à se maintenir dans le temps ». Il convient alors d’être prudent et de bien réfléchir à son projet sur la longue durée. Voici donc quelques désavantages au fait de se lancer à son propre compte.
Dans un premier temps, il n’est pas possible de déduire les charges liées à l’activité puisque les auto-entrepreneurs sont dispensés du bilan comptable et imposés sur le chiffre d’affaires. L’auto-entrepreneur paie donc des impôts sur ses frais.
De plus, puisqu’il existe une exonération de la TVA, il n’est pas possible de la récupérer lors d’achats ou de souscriptions d’abonnements quelconques, ce qui peut poser problème si l’on réalise de lourds investissements notamment en début d’activité.
Il faut également avoir à l’esprit que ce statut demeure récent et que les banques peuvent s’en méfier et ne pas souhaiter accorder de prêts, par exemple. L’absence de document comptable officiel est un frein en ce sens puisqu’on ne peut prouver la rentabilité de l’auto-entreprise.
Concernant la couverture sociale, elle reste minime face à celle d’un salarié classique. Pour pouvoir bénéficier des indemnités journalières lors d’un arrêt maladie, il faut réaliser un chiffre d’affaires (CA) minimum pour y avoir droit. Puis, il existe un délai de carence entre la date de l’arrêt de travail et le versement des indemnités journalières.
Les limites du statut d’auto-entrepreneur
Du fait de ce statut, il n’est pas possible de s’associer. Il faut donc être solide psychologiquement sur la longue durée, notamment si l’activité se développe de manière rapide et grande. Il ne faut pas oublier qu’employer un salarié est un coût indéniable. En effet, il faut verser un salaire en prélevant cet argent sur le CA réalisé. Ce CA est soumis à des cotisations sociales. Le salaire s’apparente ainsi à une charge.
Puis, si l’auto-entreprise dépasse les seuils du chiffre d’affaires, il y a obligation de devenir entrepreneur individuel ou de créer sa société commerciale (EURL ou SASU).
Et vous, qu’en pensez-vous ? L’auto-entreprenariat a-t-il vocation à durer ?
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